Retraites : la stratégie (?) rétroviseur...

Publié le par ModerateurC

retrovision.jpgDe Droite ou de Gauche(s), les stratégies (?) des retraites semblent emprunter des schémas du passé.

 

On pourrait supposer qu'un  premier travail serait de dessiner la France ou l'Europe d'ici 20 ou 30 ans pour imaginer les acteurs ou les mécanismes susceptibles d'alimenter le système des retraites...

 

Pour les amis de l'UMP, nul doute que le renforcement d'un marché juteux de retraites par capitalisation, même s'il a prouvé ses limites et ses dangers par le passé, est une des cibles visées. Faut prendre l'argent où il est. Et puis il faut travailler et cotiser plus longtemps tout en gagnant moins. Nul doute qu'ils nous  expliqueront comment faire, avec les salariés mis à la casse autour des 50 ans et jugés trop coûteux par des comptables myopes : leur offrir des petits boulots mal payés comme en Grande-Bretagne ?

 

Pour la Gauche(s), les vieux schémas anti-capitalistes de lutte des classes ressurgissent quand le courage, la cohérence et l'imagination font encore défaut : faire payer les riches et taxer les transactions financières? Argument populiste s'il en fut, mais qui ne résiste pas longtemps à l'analyse et qui ne semble pas aller plus profond que le slogan. Pourquoi ne l'ont-il pas mis en oeuvre quand ils en avaient le pouvoir ?

 

Il y a certainement un peu de vrai dans toutes ces incantations passéïstes, mais la sauce risque d'avoir le goût d'une potion vomitive.

 

Encore une fois c'est la prospective et le bon sens qui doivent permettre de baliser un chemin crédible et pérenne pour notre protection sociale et nos retraites en particulier...

 

La réalité :

- les entreprises du CAC 40 vont continuer de dé(re)localiser dans des pays à bas coût et poursuivre la course suicidaire  au bénéfice marginal à court terme. C'est comme cela qu'ils vont casser la mécanique économique de notre pays qui veut que la production de biens aille avec la distribution d'un pouvoir d'achat. Là on détruit des emplois, on délocalise sans vraiment transférer ailleurs de pouvoir d'achat.

- là où hier, devant une machine, se trouvaient 5 ouvriers payant cotisations, ne se trouvent plus qu'un ou deux salariés...

- aucune politique digne de ce nom n'est mise en place pour densifier le tissu de PMI créatrices d'emplois donc de ressources. Les ratés du Grenelle de l'Environnement en sont la preuve flagrante...

- le fiasco de la formation secondaire ne prépare pas nos enfants à la création de nouvelles valeurs ajoutées. Les innovations sont produites et viennent d'ailleurs en Europe et dans le monde.

- les tensions sur le coût de l'énergie y compris nucléaire va aller en s'amplifiant avec la demande croissante des pays émergents.

- nombreux sont les services publics qui ne sont plus rendus faute de volonté, ou de budget et qui forcent à l'abandon du territoire

 

Les pistes :

- notre terrain de jeu est au minimum l'Europe

- la machine s'est substituée à l'homme pour produire des richesses donc de la valeur ajoutée

- la finance est aussi une production de valeur assurée par des machines (ordinateurs)

- nous avons voulu et bâti notre système de solidarité depuis des décennies et ne souhaitons pas le brader

- les pays en concurrence avec nos salariés n'ont pas tous des protections sociales et des systèmes d'éducation étatisés

- nous voulons une plus juste répartition des richesses entre capital et travail

 

Une évidence : on ne peut distribuer et dépenser que ce que l'on gagne... Ce ne sont donc que les activités de création de valeurs et non de service à la personne qui peuvent générer des ressources nouvelles. Le services à la personne ou les services publics ne sont là que pour vivifier le tissu économique et social.

 

Il faut :

- asseoir les contributions sociales sur les valeurs ajoutées (en supprimant ou minimisant les cotisations actuelles) : quelles soient industrielles ou financières

- taxer les produits provenant de pays à législations sociales sous-développées (50% pour notre compensation  interne, 50% pour alimenter un fonds mondial de construction d'infrastructures sociales dans les pays d'origine)

- accepter de payer un prix qui rende dignes les travailleurs des pays émergents pour en faire des acteurs économiques

- revoir la répartition entre capital et travail de façon à soutenir le pouvoir d'achat, élever le niveau d'éducation

- encourager la création d'entreprise par un meilleur accompagnement technique et financier

- encourager et densifier la production locale des PMI dans une stratégie de développement durable pour limiter notre impact écologique et le recours aux énergies fossiles importées.

- revoir totalement notre système d'imposition sur les revenus pour plus de clarté et de transparence

 

Tout est dit ? Bien entendu non...

 

Nous sommes, aujourd'hui, engagés dans une course à l'abîme, mais nous avons le pouvoir de changer de direction sans payer un lourd tribut aux incompétences et aux égoïsmes. Il faut simplement, chacun, le vouloir. C'est cela qui donne le Pouvoir.

Publié dans Social - Solidarité

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