« ENFIN ! »

Le Parlement français adopte le 12 avril définitivement la réforme de la garde à vue. Enfin ! Oui enfin, et dans tous les sens du terme. Il est plus que temps, tant le retard de la France à cet égard est grand. Il lui a d’ailleurs valu depuis bon nombre d’années d’être montrée du doigt.

 

En effet la plupart des autres pays européens, et même, en dehors de l’Europe, beaucoup de pays comparables au nôtre ont fait depuis longtemps leur révolution à cet égard, en introduisant la présence d’un avocat dès le début d’une telle procédure et en renforçant les droits de la personne retenue dans les locaux de la police pour être interrogée et qui doivent impérativement lui être rappelés. Sans d’ailleurs que cela ne provoque en rien les catastrophes parfois annoncées ou redoutées, ni ne vienne entraver la recherche de la vérité en matière pénale.

 

Bien au contraire.

 

Cette réforme est loin d’être parfaite et devra certainement être remise sur le métier. Elle n’a pas non plus été faite de gaieté de cœur par les gouvernements qui viennent de se succéder et qui n’ont cessé d’en présenter les difficultés comme insurmontables. C’est une réforme dont le Conseil constitutionnel et la Cour de cassation ont montré la nécessité désormais absolue et qu’ils ont en réalité imposée au législatif et plus encore à l’exécutif.

 

C’est ce qui explique largement que ce changement tant attendu et auquel on aurait pu et dû se préparer depuis longtemps, va être quasi improvisé, sans être accompagné des moyens ni financiers, ni matériels, ni surtout humains nécessaires.

 

Espérons que tout se mettra cependant rapidement en place de manière pas trop chaotique au début, puis de plus en plus satisfaisante.


Par delà les arrière-pensées et les états d’âme notamment de nos gouvernants, l’essentiel est bien qu’enfin la France voie ainsi progresser chez elle l’Etat de Droit, qui, en renforçant la Justice, l’Etat et le Droit, loin de les affaiblir, nécessairement en renforce la légitimité et l’efficacité. Une hirondelle ne fait pas le printemps ; mais les occasions de se réjouir sont aujourd’hui si rares, qu’il faut se montrer pleinement heureux de cette avancée démocratique.

 

Nathalie Griesbeck

Députée européenne

Membre du shadow cabinet du MoDem, chargée des libertés et de la Justice

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :